Hello la famille !
Voilà plus d'un an qu'un ingrédient local est venu bonifier mes préparations cosmétiques apicoles : l'huile de coco vierge, obtenue par fermentation, extraite à froid...
A l'origine, l'idée était de trouver une alternative à l'import d'huile végétale bio : la carthame est extra, mais voilà : produite en Amérique du Sud, passant par Paris puis Nouméa, son bilan carbone est assez désastreux... Cette vidéo assez pas triste des Philippines m'avait tapé dans l'oeil !
Et quel kif d'être à l'origine du maximum d'ingrédients produits de ses propres mains !! (si elles sont lavées avec du savon maison :-p )
le passage de Loïc à la maison, proposant ses services de wwoofeur motivé, a permis de passer de l'idée théorique à la réalisation pratique.
Construction d'une râpe électrique, essais de pressoir, améliorations progressives de la filtration : aujourd'hui la technique est bien rôdée, et Loïc construit des râpes, produit de l'huile et transmet son expérience avec un enthousiasme contagieux...
Voici en détail comment faire soi-même son huile de coco vierge, montré par Audrey (coucou !) et Loïc (coucou aussi !!)...
d'abord, il faut ramasser pas mal de cocos secs, pas encore germées, qui font encore glouglou... 25 cocos environs produisent UN litre d'huile (contre 15 pour l'huile de coprah).
Les cocos sont débourrés à la barre à mine bien fixée, ou à l'aide d'une pioche plantée dans le sol.
Les noix sont cassées avec quelques coups bien placés de sabre : l'eau de coco délicieusement rafraîchissante est filtrée et vite engloutie !
La chair blanche est râpée, avec le "madu" traditionnel à Lifou, ou plutôt la râpe électrique (basée sur un moteur de machine à laver) quand il y a une brouette de coco à faire...
De l'eau chaude est ajoutée à la pulpe. sans cette eau, ce n'est pas de l'huile mais de la crème qui remonte à la surface !
Le mélange est ensuite pressé, au torchon (le plus efficace) ou au pressoir (le plus rapide).
Il faut faire 2 passages au torchon, en rajoutant de l'eau sur la pulpe déjà pressée, ou 3 passages au pressoir, pour retirer le maximum de lait.
Le lait est ensuite mis à fermenter 24h à 30-35°C : le seau est stocké en glacière, entouré de bouteilles chaudes.
A l'ouverture, on voit... une couche brunâtre peu appétissante !! C'est un "floculât" de protéines de coco, qui remonte à la surface, surmontant une couche d'huile. Le "petit lait" se trouve dessous !
La couche de protéines est enlevée à l’écumoire. steph et Ju (du Col de la Pirogue) transforment cela en tofu !! Ici, je cuis ce truc à la casserole pour récupérer pas mal d'huile encore, destinée aux savons...
vient la phase la plus délicate : prélever l'huile à la louche, en prenant grand soin de ne point choper de lait !!
L'huile, plus ou moins trouble, est filtrée à travers du coton assez dense. Si le temps est frais, l'opération se fait dans la glacière, car l'huile fige en dessous de 25°C !
L'huile est légèrement chauffée, une heure au bain-marie, sans dépasser les 60°C. Cela permet d'évaporer les dernières traces d'humidité qui ne manqueraient pas de faire tourner notre merveille à l'odeur si subtile, en un liquide douteux qui sent le roquefort de bas étage...
Et voilo !! Mise en pot, une étiquette, et bonne dégustation, sur la peau ou sur la langue !!!
Les deux stars ont eu un grand succès lors du "Marché des Producteurs" chez Sammy, un événement très couru, qui a pour objectif de mettre en avant les savoirs-faire locaux. Voyez plutôt, ce succès grandement mérité !!
Une prochaine fois, Loïc vous expliquera pourquoi cette huile est si différente de l'huile de coprah, nettement moins chère certes, mais aux vertus incomparables... D'ici là, je vous embrasse, à bientôt !!
le time-lapse huilesque