Dites-moi, n’est-ce pas un truc de dingue, cette géométrie parfaite, même pas conçue sous Windows ???
Rappelez-vous, à l’atelier de montage, on avait fixé des plaques de cire gauffrées sur les fils en inox des cadres, ces éléments de base de la vie des abeilles.
Lorsqu’une miellée est en cours, les jeunes ouvrières entre leur 12ème et 18ème jours se gavent de miel pour fabriquer la cire (à l’instar de nos oreilles, mais sans miel !).
Elles forment des échafaudages vivants, des "chaînes cirières", chacune passant à sa voisine du dessus le fruit de ses glandes. Les abeilles tout en haut ne chaument pas, construisant sans relâche, sans interruption de matériaux de constructions...
Les cellules fraîchement construites serviront à stocker qui des œufs, qui du pollen, et qui du nectar. Certaines seront bouchées, "operculées", dans le cas des larves de plus de 8-9 jours ou
lorsque le miel est mûr. Il faut 7 à 12 kilos de miel pour fabriquer un kilo de cire : autant dire que cette dernière, composée de plus de 300 types de molécules, n’a pas une petite valeur…
Par contre, 65 grammes suffisent pour stocker 1 kilo de miel ! Et une fois construite, c’est pour quelques années…
La plaque de cire gaufrée permet d’avancer le travail, et d’économiser le miel. Le hic, c’est qu’elle stoque en son sein toutes les molécules liposolubles qui ont circulé dans la ruche, y compris
les acaricides utilisés contre le Varroa destructor, cette fameuse « tique infernale » de l’abeille présente en Europe.
Mais puisque les abeilles se débrouillent très bien toutes seules, tentons la solution de leur laisser tisser leur rayon, comme des grandes, en mettant juste une amorce de cire ou même rien du tout. Et ça marche !
N’est-ce pas joli, ces rayons déjà remplis, à peine tissés ?
Signe de grande miellée !
Le hic, c’est que le travail n’est pas forcément régulier, peut-être perturbé par la présence des fils, je ne sais pas… Il y a souvent des alvéoles bien plus grandes, que les ouvrières boudent pour le stockage du miel, ou qui provoque la ponte de nombreux mâles, ce qui promet une sacrée pagaille…
En haut : un tissage free, en bas, une figure imposée par la cire gaufrée… Il n’y a pas photo, ‘ce pas !
Alors essayons une autre approche, investissons pour assurer un avenir sans pollution des cires…
Un cérificateur solaire, d’abord : c’est comme un four solaire, qui va accepter les opercules après l’extraction du miel, les bâtisses des cadres-témoins coupées toutes les semaines…
…et même les cires free-styles si perturbantes, mais heureusement réutilisables d’une autre manière…
Certains jours sont réservés aux vieux cadres, supposés pollués : la cire récupérée servira à faire de l’encaustique, traiter mes petits outils en bois ou produire des bougies… Rien ne se jette,
ici !
Voyez comme les déchets, les cocons d’élevages des larves et la propolis restent sur la grille, tandis que la cire fond dans le récipient du bas… (ah zut, on ne le voit pas !)
Voilà, là on le voit !
La cire surnage dans le bac et se fige le soir, à la "fraîche"
On trouve le miel et les saletés qui ont coulé jusque là
dessous : on ne se mélange pas !
La suite se passe en cuisine, autour d’un bain-marie pour fondre en douceur ce précieux trésor. La marmite de cire, en inox, contient aussi un peu d’eau au fond pour piéger le reste des saletés.
Ne pas se tromper de récipient, n'est-ce pas !
Une louchette dans le gauffrier…
L’excédent de cire coule tandis que le circuit d’eau autour du téflon refroidit la gauffre…
En voilo une plaque prête à être posée, qui va rejoindre ses voisines…
Petit souvenir d’un stage chez Jean-Luc et Jocelyne, à Dumbéa, où Nestor, Jules et moi avons passé quatre jours à affiner nos gestes…
On change d’échelle, mais ça n’empêche pas le sourire ! !
Même la cire nous fait des petits clins d’œil...