Pour le bien-être des avettes,
pour le respect des mangeurs de miel,
pour permettre un passage en production "bio",
je souhaite renouveler les cires, issues du continent (et présentant des traces d'acaricides) et les remplacer par des cires locales, puisque l'environnement très sain et l'absence de traitement de ruches permettent une production de cire intacte, non polluée...
Précédemment, nous avions vu comment recycler les cires d'opercule à l'aide d'un gaufrier refroidi à l'eau : matériel donnant des plaques de cire gaufrée de grande qualité, mais pas à la portée de tous les porte-feuilles...
Le mien ayant pris la tangente durant l'épisode de grande flambée, me voilà à tester un système plus simple (et 3-4 fois moins cher) : la matrice Kemp...
Voyez plutôt !
Voici l'installation, avec (de droite à gauche) :
- une gazinière pour chauffer la cire,
- un récipient à cire assez grand pour y plonger la planchette,
- un récipient à eau de même taille,
- une (ou deux) planchettes en contre-plaqué, avec poignée, de la taille des plaques de cires que l'on veut faire,
- un lève-cadre ou un couteau,
- la fameuse matrice Kemp, sous la forme de deux feuillets en caoutchouc avec le dessin du gaufrage en négatif, et un rouleau,
- de quoi stocker les plaques (journal, etc...)
- (éventuellement du savon...)
La planchette est trempée dans l'eau : cela évitera à la cire d'y rester collée...
(la documentation précise "eau savonneuse", maintenant ça marche aussi avec juste de l' "hache deux os"...)
La planchette est trempée dans la cire, deux à quatre fois (selon la température), jusqu'à ce que l'épaisseur de cire déposée nous convienne !
Ensuite, découpe de la feuille sur la tranche de la planchette :
(vous voyez-bien, là ? OK !)
Je replonge le système dans l'eau : la feuille se décolle toute seule !
Avant que ça ne refroidisse, HOP dans la matrice !
(suffisamment humidifiée à l'éponge)
Bien appuyer avec le rouleau, pour faire bonne impression...
et voilà : un décollage en douceur !
Patrick (qui m'a montré ce système) les fait sécher à la pince à linge après rinçage du savon, moi je tente juste l'eau et stock en l'état... Les deux fonctionnent...
Bilan ?
C'est plus long, le résultat n'est pas aussi parfait, mais ça : seul l'apiculteur s'en soucie, les abeilles ne sont pas si difficiles...
Les feuilles sont plus fines (en fonction du nombre de trempage, bien sûr) : la plaque est passée de 100-120 g avec le gauffrier, à 80 g avec la matrice...
Ne reste plus qu'à bien gérer la traçabilité des cadres, pour savoir où on en est, avoir la patience de renouveler ce qui est possible à chaque récolte : tôt ou tard, TOUTE la cire sera locale et non polluée...
A vous de jouer !