Le rayon de soleil
n'avait pas son pareil
pour faire pousser les fleurs
butinées avec cœur
et finir, ô merveille,
comme un rayon de miel...
Pour la plupart des citadins, déconnectés de Dame Nature, le miel vient du pot comme le lait vient de la brique... Peu ont eu la chance d'aller cueillir le miel à sa source, de croquer dans un morceau de rayon tout juste détaché du creux d'un arbre, sentir les milles parfums exploser en bouche tandis que les oreilles bourdonnent encore des avettes un poil vexées...
Qu'a-t'il de si extraordinaire, ce miel ?
Il est tout frais, complet, intouché, du brut de la ruche... Pas d'arômes évaporés à la désoperculation... Pas d'oxydation à l'extracteur, lorsque les fins filets de miel, projetés sur les parois, sont en grand contact avec l'air...
Et d'autres merveilles ajoutées, puisque l'emballage-cadeau de cire toute fraîche contient son lot de propolis protectrice, évitant toute explosion microbienne dans la colonie, et puissant adjuvant de notre santé...
Pourquoi est-ce si peu fréquent d'en trouver ? Ce met de gourmet exige plus de soin pour garder cette pureté : assurer que toute la cire qui sera mastiquée soit la plus récente et exempte de toute pollution (comme celle par les acaricides, que l'on trouve dans les cires gaufrées du commerce, du fait des traitements contre le Varroa...), conditionner précieusement pour ne pas abîmer cette structure fragile...
Quand on sait que la fabrication d'un kilo de cire par les glandes cirière des jeunes abeilles nécessite la consommation de 5 à 12 kilos de miel et d'un kilo de pollen, on comprends mieux pourquoi cette présentation est si précieuse...
Il existe bien, dans le commerce, des systèmes à base de fond de boîtes en plastique, dans un cadre de hausse, que les abeilles remplissent de leurs constructions.
Perso, j'ai du mal à mettre du plastique dans la ruche : il y a d'autres moyens plus simples, aussi...
Pour les amateurs de ruches sans cadres, comme la kényane, le miel produit ne PEUT PAS passer à l'extracteur... Les cadres vite remplis après construction, pendant une grosse miellée, sont donc des candidats parfaits pour être coupés et vendus « en l'état »...
Pour les cadres plus agés, dont la cire est plus chargée, plus foncée, il est toujours possible de presser, comme vu par ici.
Pour les ruches à cadres, il est possible de simplement intercaler entre deux cadres déjà construits un cadre sans RIEN : ni fils en inox, ni cire gaufrée ! En cas de grosse miellée, ça construit et rempli assez vite pour avoir un candidat idéal à la mise en morceaux...
Des fois, c'est très régulier, parfois, les formes sont rigolottes (d'autant plus si deux cadres vides sont mis côte à côte, et que les rayons tissés enjambent les deux...) : il n'y a jamais deux cadres pareils... Spectacle !
Une fois le cadre operculé complètement, retiré de la hausse et amené à la miellerie, il suffit de le découper proprement en 8 à 12 morceaux...
Chacun est ensuite mis délicatement en sachet, mis « sous vide » et scellé.
L'utilisation d'une vraie machine sous vide est à proscrire : les alvéoles explosent, Pat l'a essayé et ne vous le recommande pas !!
Le vide relatif à par contre l'avantage de renforcer la structure : le gateau est bien tenu et moins mou à la manipulation...
Ils ne résisteront tout de même pas aux doigts curieux des enfants, qui trouvent cette « pâte à modeler » très attractive !!
La conservation est facile, sachet fermé : juste éviter la lumière directe...
Une fois ouvert, prenez soin de transférer le morceau de rayon dans une boîte fermée, à l'abri de l'humidité.
Bon appétit !