Montage des planches
À moins d'avoir des planches de 33 cm de large, il va falloir les assembler.
Je monte sur la défonceuse une "mèche" de même largeur que le contre-plaqué qui va faire la jonction : ici, du 9 mm.
La saignée sur la tranche va avoir une douzaine de millimètres de profondeur. Bien appuyer la planche pour que la profondeur soit uniforme sur la longueur...
Les languettes de contre-plaqué, de 18 mm de large, sont légèrement biseautées afin de bien rentrer dans les fentes.
Les fentes dépoussiérées sont encollées. La tête d'un clou va enduire les parois latérales de colle.
La languette est insérée d'un côté, et la tranche est enduite de colle à eau côté intérieur, et de colle extérieure de l'autre côté.
Les deux planches montées sont alors mises sous presse le temps du collage. C'est parfois utile de mettre des petites cales de bois pour assurer la planéité du collage.
BIEN SÛR, on peut plus simplement coller les planches sans languettes, telles quelles : il n'y aura pas tant d'effort... Maintenant, avec les fortes variations d'humidité, le montage languette
devrait moins bouger dans le temps...
Ne reste plus qu'à découper les éléments de la ruche selon les cotes présentées la dernière fois...
Assemblage du corps
Les extrémités sont percées pile-poil au bon endroit, sans effort, grace au gabarit qui vous fait croire que vous sortez de Polyclinique...
La tranche des côtés est enduite de colle
Vissage des extrémités... Merci les guides !
Le fond est fenestré à la scie sauteuse ; un grillage inox est fixé à l'agrapheuse du côté intérieur.
Cela va faciliter le travail des nettoyeuses lorsque la trappe à pollen sera installée.
Essai de double-encollage pour éviter la colle polyuréthane côté intérieur...
(pas très concluant : elle mousse tellement que ça chasse la colle à eau !)
Et c'est parti pour un vissage ! Notez que les trous sont élargis à la mêche de 10 sur la moitié de la hauteur si les vis sont un peu courtes...
Barrettes et cloison mobile
Parmi les chutes, il y a largement de quoi faire les barettes, supports des rayons... La largeur de 35 mm est à bien respecter : cela correspond à l'écartement naturel des rayons pour l'abeille
européenne.
Pour être sûr que ce soit la bonne mesure, c'est possible aussi d'aller fouiner un essaim sauvage, et de relever au pied à coulisse l'écartement qu'elles ont choisi !
Une fois les barrettes découpées, un trait de scie d'un millimètre de profondeur est fait au centre, et les extrémités légèrement poncées... pour la beauté de la finition...
Un filet de cire dans la rigole grace à la burrette à cire, et l'affaire est dans le sac...
La cloison mobile permet à une petite colonie de bien chauffer un volume limité. Au fur et à mesure de la croissance de l'essaim, on intercale de nouvelles barettes entre les existantes déjà
tissées et la fameuse cloison...
Comme le bois joue pas mal à l'intérieur, à cause de l'humidité, les planches un peu épaisses gondolent plus facilement que les fines. J'ai refendu une planche, passant de 25 à 10-12 mm de large,
puis ai collé les planchettes entre elles :
Plusieurs cloisons sont dessinées tête-bêche (pour limiter les chutes) puis sciées. N'hésitez pas à laisser quelques millimètres de rab, pour les ajustements in situ !
Puis, collage d'une barrette un peu moins large (et sans cire ! ;-) :
Et enfin, les petits ajustements pour que ça soit à peu près "étanche aux abeilles" !
Finitions
C'est le pied, même s'il en faut quatre !!
D'un mètre de long, dans biobees ils recommandent 7 cm de large pour 38 mm d'épaisseur. Ici, ce sera 10 cm de large pour du bois de 25. On adaptera au besoin...
Les extrémités sont sciées, avec cet angle au chiffre magique de 22 ° (et pas seulement parce que c'est la latitude de Nouméa ! ;-) )
Ces pieds sont fixés avec des boulons à embase carrée, que l'on enfonce dans le bois à coup de marteau, à l'intérieur. Dehors, rondelle et vis papillon.
L'extérieur de la ruche est peinturluré de trois couches d'huile de lin, cuite pendant 3 heures pour la rendre "siccative" (elle polymérise, formant une espèce de vernis) et enduite à chaud. Les
ruchettes aussi, ou passées au Thermopeint pour finir le bidon.
C'est plus joli couleur bois !! Même s'il faudra sûrement repasser une couche de temps en temps...
Côté toit, on peut faire un joli toit bipente en bois, ou un simple coffrage, ou encore récupérer des côtés de machine à laver.
J'ai opté pour la facilité de faire découper et plier des tôles, sur mesure, pour assurer une bonne protection notamment de l'entrée (qui sera du côté du vent), en vue de la future récolte de
pollen.
L'intérieur du toit est isolé avec de l'isolant à bulles réfléchissant.
Et voilà le rendu final !
J'ai voulu tester la tenue par grand vent, mais Jasmine a préférer embêter le Sud du Vanuatu que nos côtes exposées...
Ça a de la gueule, hein !
Ne manque plus que... de la vie dedans !!
L'occasion arrive vite : un essaim s'est installé à l'arrière d'une cabine téléphonique à Mu : première ruchette adoptée !!
Voilà, bonne construction à vous !
Mise à jour du 12 novembre
Petite remarque pleine de bon sens de Eul' Riolu sur le forum de "apiculture-france" : c'est dangereux
d'enlever la protection de la scie circulaire... Contrairement aux rayons de cire, les doigts ne repoussent pas !!
Alors, la photo ci-dessous vous montre ce qui est plus sûr !
A droite de la scie, fidèle amie de l'homme, le nouveau profil des barrettes "anti-dérapage des rayons", comme décrit par là...
Et par là aussi, vous aurez vu que cette version 2 de la kényane maison s'est vue
affublée d'une vitre, car c'est si beau de voir ce qu'il s'y passe sans déranger la famille...
Verre plutôt que plexi, vitre enlevable de l'extérieur : l'objectif (macro si possible) est de faciliter l'abord photographique des rayons photogéniques...
(si quelqu'un est intéressé pour mettre en image ce travail, faites-moi signe, quelqu'un...)