La capture d'essaim est très utile pour augmenter le cheptel, mais c'est aussi un grand service rendu aux personnes qui voient leur habitation squattée par nos avettes fort sympathiques, mais aussi au dart maladroit. Car elles rôdent le soir attirées par les ampoules électriques, tombent aveuglées, et piquent le pied qui les écrase... Les « uma tol » (maisons en tôles, en drehu) font des abris parfaits pour nos avettes, et si elles ne sont pas délogées le jour de leur installation, les voilà qui tissent leurs rayons magiques, pour de longs moments de cohabitation forcée...
Alors, même si c'est jour de bingo dans la maisonnée, comme ici à Macaiece (prononcez « machaiéché »), on enfume et on retire le contreplaqué intérieur au pied de biche pour découvrir une magnifique colonie, qui a bien deux bonnes années... C'est beau, hein !!
Notre hôtesse et sa cousine se rendent compte que ce 'est pas si dangereux que ça, et assistent au spectacle !
Voilà Eric bien entouré !! Coquin, va...
Nous découpons des morceaux de couvain à la taille des cadres, et nous les plaçons sur les fils inox (sans cire gauffrée, donc), tenus en place par un fil extérieur en zig-zag. Ces deux cadres vont aider à fixer les abeilles dans une ruche, et leur permettront de refaire une reine si cette dernière est déclarée absente à la fin de l'opération.
Alors on démonte patiemment l'essaim, rayon par rayon, en prenant soin de ne rien laisser... Le miel dans une bassine, le couvain dans une autre, les abeilles balayée et mises en ruche au fur et à mesure, en zieutant au passage si l'on n'y voit pas la mother... C'est qu'il y a du monde là-dedans !!
Faut pas se leurrer, les avettes voient notre manège, et se cachent au fur et à mesure à l'abri... On démonte un panneau supplémentaire, et on trouve une extension, avec le gros de la grappe ! Cette partie de cache-cache /démontage peut durer parfois un bon moment...
Une fois l'ensemble des rayons retirés, on enfume abondemment afin que les abeilles restantes (et la madre ?) se regroupent à l'extérieur, plus faciles à récupérer ???
Effectivement, ça ressort...
La ruche est laissée le plus prêt possible de la sortie, au cas où la reine y est et que les ouvrières battent le rappel, rameutant le gros des troupes...
Tout est laissé en plan, et nous revenons en fin d'après-midi. L'ensemble de la colonie s'est regroupée à l'intérieur, et est transférée facilement dans la ruche, immédiatement fermée et transférée au rucher. (chouette, pas besoin de quarantaine, étant indemne de varroa et des loques ! Sinon mettez-là en observation à quelques kilomètres de tout rucher, et dans tous les cas, à plus de 5 km de son lieu d'origine !).
Un contrôle la semaine suivante montrera la présence de beaucoup d'œufs : maman est là !!
Alors, soyons honnête, cette opération est souvent longue (2-3 heures à une journée), pas très efficace (seulement un tiers des colonies récupérées fonctionneront vraiment ensuite), c'est souvent un massacre d'abeilles écrasées, et ce n'est pas pour le miel récupéré et partagé que le jeu en vaut la chandelle. Par contre, ça fait de la belle cire sans pesticides à recycler, ça rends vraiment service, et quel merveilleux moment passé avec la famille, qui découvre qu'on peut approcher de très près une colonie très populeuse et l'embêter convenablement, sans pour autant se faire darder à tour de pattes !!