Coucou !
Ballade au Bout du Monde...
(on est toujours au bout du monde de quelque part ailleurs ?!)
Lors de ces semaines finistériennes, morbihanaises, mais aussi cotentinoises, nantaises et charentaises, l'oeil est aux aguets dès qu'il erre dans la nature, voyeur compulsif des splendeurs florales exhibitionnées...
"Qui butine quoi, par ici ??"
Alors, quand le capteur de lumières est sous la main, ça donne ça :
Zavez r'marqué ???
Oui... ça bourdonne, ça bourdonne !!
Il y a même des insectes non identifiés !
Mais des abeilles "domestiques", que couic !!
Si, parfois, j'en ai vu une part terre, en mauvaise posture...
Ou même une fois, posée sur une fleur, à 21 h, genre "laisser-moi mourrir là"...
Du butinage d'Apis mellifera, j'en ai vu seulement deux fois, et dans la même zone : ahhh quand même !!
En creusant un petit peu, la source a été vite trouvée : il s'agit de quelques ruches posées sur le toit de la mairie du Conquet :
Alors........
Pourquoi profusion de bourdons, (Bombus terrestris, pour les intimes !), et si peu d'avettes ?
Curieux, j'ai posé la questions aux amateurs d'abeilles locales, regroupés en groupe yahoo "abeilles noires"...
(groupe que je vous recommande chaudement, d'ailleurs !)
Voici quelques éléments de réponse :
je ne suis pas compétent en physiologie du bourdon, mais j'ai aussi observé leur présence fréquente.
Quelques particularités les rendent plus facile à détecter en ce moment.
Il fait souvent bien trop froid pour les abeilles, mais les bourdons sont connus pour sortir dès 5° et ils volent beaucoup plus tôt chaque jour.
ils peuvent butiner beaucoup plus de plantes que les abeilles, grâce à leur puissance plus grande, et en conséquence on les trouve là où les abeilles ne vont pas.
Pour ce qui est de leur sensibilité ou leur résistance éventuelle aux phytosanitaires, je suis curieux de connaître les éventuelles études sur le sujet.
Un facteur différenciant par rapport à l'abeille est le cycle de reproduction, chaque colonie n'existant que quelques mois, il n'y a pas l'effet d'accumulation des phytosanitaires dans les provisions ou la cire.
Je vais suivre avec attention les réponses faites sur ce sujet.
Cordialement,
Lionel
Ou encore, via Janine :
Bombus est-il plus ou moins sensible qu'Apis? Je ne connais pas assez la question pour te répondre, je ne suis pas sûre d'ailleurs qu'il y ait à cela une réponse univoque. Pour ce qui est de la dose létale 50 de l'imidaclopride, Bombus t. est à peu près 10 fois moins sensible que Apis m, par exemple, mais je ne suis pas sûre que ce rapport soit le même pour un autre pesticide, et il pourrait même être l'inverse! Ça dépend de la nature de la substance et des voies métaboliques que la détox met en jeu à mon sens.
(l'imidaclopride est la molécule active, présente notamment dans le Gaucho, interdite depuis peu en Europe malgré la pression des lobbys de l'agrochimie... La DL 50 est la "dose léthale 50", dose provoquant la mort de 50% des insectes exposés...)
Janine (qui œuvre au CARI) insiste aussi sur le fait que même si les études sur la toxicité des pesticides sur les abeilles sont souvent biaisées et insuffisantes, elles ont le mérite d'exister, contrairement à celles concernant les bourdons ou autres abeilles solitaires, plus rares voires inexistantes...
a
Voilà, cette observation illustre-t'elle la pression d'un environnement de plus en plus toxique sur les insectes pollinisateurs ? Ou simplement nous rappelle que le printemps s'est fait tirer l'oreille cette année ??
Le saura-t'on un jour ?
Qu'importe, peut-être !
Belle journée à vous !
Philippe 14/11/2014 12:18
Ludo 16/12/2014 22:45